Panama Papers  : la grande évasion fiscale10/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2906-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Panama Papers 

la grande évasion fiscale

Vingt-sept personnes sont jugées depuis le 8 avril au Panama, dans le scandale des Panama Papers, révélé en 2016. Une fuite de 11,5 millions de documents appartenant au cabinet d’avocat panaméen Mossak Fonseca, avaient alors été exploités par un consortium de médias.

Celui-ci avait révélé les noms de 300 000 entreprises et de nombreux milliardaires, responsables politiques, sportifs et célébrités, ayant pratiqué à un haut niveau l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent : une belle brochette de capitalistes, de criminels, d’oligarques, d’hommes d’affaires et de pouvoir.

Parmi ceux-ci, on trouvait de nombreux chefs d’États en exercice à l’époque comme Porochenko président de l’Ukraine de 2014 à 2019, baptisé roi du chocolat, le roi Salmane d’Arabie Saoudite, le premier ministre islandais Gunnlaugsson, le premier ministre britannique David Cameron. Des proches du président chinois Xi Jin Ping ou de Poutine, à ceux de Zuma alors président d’Afrique du Sud ou de Mohammed VI au Maroc, on peut voir que l’internationalisme version bourgeoisie était la règle pour ce cabinet, sans aucun préjugé sur l’origine des fonds.

Question aigrefins, la France a su fournir elle aussi son contingent. On y trouve l’inévitable Balkany, ancien maire LR de Levallois, ainsi que Jérôme Cahuzac, ancien ministre PS du budget de Hollande, qui a su s’inspirer de Strauss-Kahn, lui aussi cité dans les Panama Papers, dans l’art d’administrer son propre budget. Le milliardaire Patrick Drahi, propriétaire de Altice et SFR, y fait bonne figure. La famille Le Pen est présente via la société suisse Balerton et l’entremise d’un majordome, en billets, titres, lingots et pièces d’or, ce qui prouve qu’elle sait choisir entre la préférence fiscale et la préférence nationale.

À vrai dire tout ce montage financier n’était possible que par la volonté des plus grandes banques, qui pourvoyaient le cabinet panaméen, parmi d’autres, en clients fortunés pour leur permettre d’échapper au fisc. La Société générale fait partie des cinq premières. Les Panama Papers révélaient par exemple un courrier de 2010 lui garantissant : « 660 dollars seulement pour une société au Panama, frais de mise à disposition de directeurs (prête-noms) inclus ! Et 10 % de réduction spéciale sur toutes les autres juridictions ».

Quand la bourgeoisie n’obtient pas l’exonération fiscale directement des pouvoirs en place, elle dispose d’un réseau bancaire qui lui permet d’échapper à l’impôt de mille et une façons. Elle sait faire de la planète entière son paradis fiscal et un enfer pour les pauvres.

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