Elior-Derichebourg Grenoble : six semaines de grève du nettoyage10/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P14-1_Elior_Derichebourg_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C799%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Elior-Derichebourg Grenoble

six semaines de grève du nettoyage

« Elior – Derichebourg a voulu nous virer mais c’est nous qui les dégageons ! », a dit une gréviste lors de la reprise du travail. À moins d’une trentaine, unies et déterminées, les grévistes, des femmes et quelques hommes de ménage qui nettoient les bureaux des administrations à Grenoble, ont fait reculer un grand groupe et le donneur d’ordres, l’État.

Illustration - six semaines de grève du nettoyage

Elior a été récemment repris en main par Derichebourg. Par mesure d’économies, ces patrons espéraient qu’une douzaine de femmes de ménage accepteraient des mutations forcées vers d’autres emplois (au CHU, en Ehpad) pour lesquelles elles ne sont pas formées, ni volontaires à plus de 55 ans, avec des changements d’horaires et des rallonges en temps de transport. C’est une manière déguisée de provoquer des démissions. Les collègues restant en poste, solidaires des mutées, ont bien compris que pour elles, cela voulait dire la moitié de l’effectif supprimé et donc encore plus de travail. Alors, encore des sacrifices ? Pas question ! Toutes s’étaient préparées à ne pas laisser passer une réorganisation qui allait tout chambouler.

Le 23 février, la réaction a été à la hauteur du mépris de la direction : la grève a été immédiate, tous ensemble sur les cinq sites touchés. Dynamique et bien couverte par les médias, elle a eu raison des patrons qui ont reculé au bout de trois semaines, annulant les mutations tout en se retirant de ces chantiers. Les grévistes avaient pour elles de s’être depuis des années organisées syndicalement et de se retrouver très régulièrement pour discuter collectivement de leurs affaires.

La grève a encore duré trois semaines mais Elior, dans un esprit revanchard, n’a pas cédé sur le paiement des jours de grève. Cette revendication parfaitement légitime a été rejetée par les patrons qui n’ont reculé devant aucune méthode d’intimidation : lettre de menace de licenciement, recours illégal à l’embauche de CDD pour remplacer les grévistes, envoi de chefs provocateurs pour les filmer… Malgré cela, les grévistes ont tenu bon, se réunissant tous les jours, élisant un comité de grève et prenant leurs décisions démocratiquement.

C’est bien ce qui a fait peur aux patrons car ceux-ci ont refusé toute discussion en tête à tête avec les grévistes, se contentant de discuter au niveau national avec les représentants CGT.

Vendredi 5 mars, la reprise du travail s’est faite la tête haute face à des chefs dans leurs petits souliers et avec l’accueil chaleureux des salariés de l’État. Elior débarrasse le plancher et une nouvelle entreprise arrivera le 2 mai.

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